Bent Larsen - suite & fin
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Bent Larsen - suite & fin
En complément j'ai trouvé 2 parties fort intéressantes, typiques du style de Bent Larsen.
Tout d'abord dans l'Interzonal de Palma de Majorque – 1970, un de ces monstrueux tournois (24 joueurs !) toute ronde et à la cadence lente de 2h30 pour 40 coups, le genre de tournoi que l'on n'est pas prêt de revoir de nos jours; on remarquera la puissante et exemplaire attaque des noirs à partir du 29ème coup. Commentaires et évaluations de B. Larsen lui-même :
H. Mecking – B. Larsen, IZT Palma de Majorque 1970 [E57]
1.d4 Cf6; 2.c4 e6; 3.Cc3 Fb4; 4.e3 0-0, 5.Fd3 c5; 6.Cf3 d5; 7.0-0 Cc6; 8.a3 cxd4!?; 9.axb4 dxc3; 10.bxc3 dxc4; 11.Fxc4 Dc7!; 12.Fe2!? (12.De2, 12.Fd3) b6; 13.Fb2 Fb7; 14.Db3 a5; 15.Dc4! Db8! (15...Tfc8?; 16.b5 Ce5; 17.Dxc7 Cxf3+; 18.gxf3! Txc7; 19.c4 +/-; ou 15...axb4+=) 16.Dh4 (16.bxa5!?) Ce5 =; 17.Cxe5 (17.c4?! Cg6; 18.Dh3 axb4; 19.Cg5 Txa1; 20.Fxa1 h6 -/+) Dxe5; 18.bxa5 bxa5; 19.Tfb1?! Fe4; 20.Td1 (20.c4? Db8) Tfb8; 21.Td2 Fd5; 22.Dd4 Dg5; 23.Ff1 Ce4; 24.Tc2 Cd6; 25.c4 Cf5; 26.Dd3?! (26.Df4) Fc6; 27.Fe5 Td8; 28.Dc3 a4; 29.c5? h5 -/+; 30.Td2?? (30.Tca2 ou 30.Tb2, voire 30.Db2 – NDLR) Txd2; 31.Dxd2 Ch4; 32.Fg3 Df6!; 33.Dd1 (si 33.Dd4 Cf3+) Cf3+! (et non 33...Td8?; 34.Fxh4=+); 34.Rh1 (34.gxf3 Td8; 35.Fd6 Fxf3; 36.Dxa4 Txd6) h4; 35.Ff4 (35.Fd6 h3; 36.Fg3 Cd2) Td8; 36.Fd6 h3-+; 37.Txa4 Fxa4; 38.Dxa4 Cd2; 39.Rg1 Dg6; 40.Dd1 (40.Da5 Cf3+) Cxf1; 41.Dxf1 Td7; 42.f3 Tb7; 43.e4 Tb1 0-1
R. Fischer survolera ce tournoi avec le score incroyable de 18,5 points sur 23 (+15=7-1, soit 80% !) reléguant ses seconds à 3,5 points : B. Larsen, E. Geller et R. Huebner, tous 15 / 23. Ce fut le début de son envol irrésistible vers le titre suprême; sa seule défaite, avec les blancs, ce sera contre Larsen ! Quant au jeune grand espoir Brésilien Mecking (18 ans et déjà G.M.I.) qui terminera ici avec 12,5 points, il deviendra un très sérieux client car il gagnera 2 Interzonaux suivants : celui de Petropolis (18 joueurs) en 1973, et celui de Manille (20 joueurs) en 1976. Mais incapable de s'adapter aux matches mano à mano des Candidats, contexte très différent d'un grand tournoi (il faut dire qu'il aura la malchance en 1974 de tomber d'entrée sur V. Kortchnoï au sommet de son art), puis frappé de mysticisme telle une comète il disparaitra pratiquement du monde échiquéen fin des années 70 ...
Si le palmarès de B. Larsen est remarquable en tournois sur près de 20 années, et s'il était capable de battre n'importe quel champion, il faut signaler qu'il est également célèbre pour ses désastres ou raclées spectaculaires. Excés de confiance, souplesse limitée, ou mauvaise gestion de l'effort et du stress ? Voici une de ses rapides défaites, partie très belle du redoutable soviétique A. Beliavsky (4 fois champion d'URSS !) qui gagnera ce très fort tournoi où l'on retrouvait T. Petrossian, B. Spassky, L. Portisch et un certain G. Kasparov (qui ne terminera que 8ème); Larsen sera 10ème sur 12. Commentaires de Beliavsky lui-même :
A. Beliavsky – B. Larsen, Tilburg 1981 [B19]
1.e4 c6; 2.d4 d5; 3.Cc3 dxe4; 4.Cxe4 Ff5; 5.Cg3 Fg6; 6.h4 h6; 7.Cf3 Cd7; 8.h5 Fh7; 9.Fd3 Fxd3; 10.Dxd3 Cgf6; 11.Ff4 e6. 12.0-0-0 (12.Ce4) Fe7; 13.Ce5 a5 (ou 13...0-0; si 13...Cd5; 14.Fd2 Fg5; 15.Ce4 Fxd2+; 16.Dxd2 0-0; 17.g4+/-); 14.The1 a4?; 15.Cg6! (avec le coup suivant une superbe réfutation qu'il faut trouver, et qui montre ce qu'est le haut niveau à la pendule - NDLR) Cd5 (ici Beliavsky donne une longue analyse très pertinente. Si on résume les lignes : 15...fxg6?; 16.Dxg6+ Rf8; 17.Txe6 etc ... +- Ou si 15...a3! - la meilleure défense – avec A) 16.Cxh8 faible, qui donne l'avantage aux noirs B)16.Cf5 avec compensation (sans plus) C) 16.b3! le coup qui assure un avantage définitif aux blancs que ce soit avec comme réponse 16...fxg6? ou 16...Cd5 au mieux); 16.Cf5!+/- (double sacrifice positionnel de C coup sur coup, très rare ! NDLR) Ff8 (16...exf5; 17.Cxe7 Cxe7; 18.Fd6 Ce5□; 19.dxe5 0-0; 20.e6+/-) 17.Fd6 Tg8; 18.c4 Cb4; 19.Dh3! (si 19.Dg3 Df6!) fxg6; 20.Txe6+ Rf7; 21.hxg6+ Rxe6; 22.Te1+ +- Cxe5; 23.Fxe5 (et non 23.Txe5+? Rd7; si maintenant 23...Cd3+; 24.Rb1!) 1-0
DR 11/12/2010
Tout d'abord dans l'Interzonal de Palma de Majorque – 1970, un de ces monstrueux tournois (24 joueurs !) toute ronde et à la cadence lente de 2h30 pour 40 coups, le genre de tournoi que l'on n'est pas prêt de revoir de nos jours; on remarquera la puissante et exemplaire attaque des noirs à partir du 29ème coup. Commentaires et évaluations de B. Larsen lui-même :
H. Mecking – B. Larsen, IZT Palma de Majorque 1970 [E57]
1.d4 Cf6; 2.c4 e6; 3.Cc3 Fb4; 4.e3 0-0, 5.Fd3 c5; 6.Cf3 d5; 7.0-0 Cc6; 8.a3 cxd4!?; 9.axb4 dxc3; 10.bxc3 dxc4; 11.Fxc4 Dc7!; 12.Fe2!? (12.De2, 12.Fd3) b6; 13.Fb2 Fb7; 14.Db3 a5; 15.Dc4! Db8! (15...Tfc8?; 16.b5 Ce5; 17.Dxc7 Cxf3+; 18.gxf3! Txc7; 19.c4 +/-; ou 15...axb4+=) 16.Dh4 (16.bxa5!?) Ce5 =; 17.Cxe5 (17.c4?! Cg6; 18.Dh3 axb4; 19.Cg5 Txa1; 20.Fxa1 h6 -/+) Dxe5; 18.bxa5 bxa5; 19.Tfb1?! Fe4; 20.Td1 (20.c4? Db8) Tfb8; 21.Td2 Fd5; 22.Dd4 Dg5; 23.Ff1 Ce4; 24.Tc2 Cd6; 25.c4 Cf5; 26.Dd3?! (26.Df4) Fc6; 27.Fe5 Td8; 28.Dc3 a4; 29.c5? h5 -/+; 30.Td2?? (30.Tca2 ou 30.Tb2, voire 30.Db2 – NDLR) Txd2; 31.Dxd2 Ch4; 32.Fg3 Df6!; 33.Dd1 (si 33.Dd4 Cf3+) Cf3+! (et non 33...Td8?; 34.Fxh4=+); 34.Rh1 (34.gxf3 Td8; 35.Fd6 Fxf3; 36.Dxa4 Txd6) h4; 35.Ff4 (35.Fd6 h3; 36.Fg3 Cd2) Td8; 36.Fd6 h3-+; 37.Txa4 Fxa4; 38.Dxa4 Cd2; 39.Rg1 Dg6; 40.Dd1 (40.Da5 Cf3+) Cxf1; 41.Dxf1 Td7; 42.f3 Tb7; 43.e4 Tb1 0-1
R. Fischer survolera ce tournoi avec le score incroyable de 18,5 points sur 23 (+15=7-1, soit 80% !) reléguant ses seconds à 3,5 points : B. Larsen, E. Geller et R. Huebner, tous 15 / 23. Ce fut le début de son envol irrésistible vers le titre suprême; sa seule défaite, avec les blancs, ce sera contre Larsen ! Quant au jeune grand espoir Brésilien Mecking (18 ans et déjà G.M.I.) qui terminera ici avec 12,5 points, il deviendra un très sérieux client car il gagnera 2 Interzonaux suivants : celui de Petropolis (18 joueurs) en 1973, et celui de Manille (20 joueurs) en 1976. Mais incapable de s'adapter aux matches mano à mano des Candidats, contexte très différent d'un grand tournoi (il faut dire qu'il aura la malchance en 1974 de tomber d'entrée sur V. Kortchnoï au sommet de son art), puis frappé de mysticisme telle une comète il disparaitra pratiquement du monde échiquéen fin des années 70 ...
Si le palmarès de B. Larsen est remarquable en tournois sur près de 20 années, et s'il était capable de battre n'importe quel champion, il faut signaler qu'il est également célèbre pour ses désastres ou raclées spectaculaires. Excés de confiance, souplesse limitée, ou mauvaise gestion de l'effort et du stress ? Voici une de ses rapides défaites, partie très belle du redoutable soviétique A. Beliavsky (4 fois champion d'URSS !) qui gagnera ce très fort tournoi où l'on retrouvait T. Petrossian, B. Spassky, L. Portisch et un certain G. Kasparov (qui ne terminera que 8ème); Larsen sera 10ème sur 12. Commentaires de Beliavsky lui-même :
A. Beliavsky – B. Larsen, Tilburg 1981 [B19]
1.e4 c6; 2.d4 d5; 3.Cc3 dxe4; 4.Cxe4 Ff5; 5.Cg3 Fg6; 6.h4 h6; 7.Cf3 Cd7; 8.h5 Fh7; 9.Fd3 Fxd3; 10.Dxd3 Cgf6; 11.Ff4 e6. 12.0-0-0 (12.Ce4) Fe7; 13.Ce5 a5 (ou 13...0-0; si 13...Cd5; 14.Fd2 Fg5; 15.Ce4 Fxd2+; 16.Dxd2 0-0; 17.g4+/-); 14.The1 a4?; 15.Cg6! (avec le coup suivant une superbe réfutation qu'il faut trouver, et qui montre ce qu'est le haut niveau à la pendule - NDLR) Cd5 (ici Beliavsky donne une longue analyse très pertinente. Si on résume les lignes : 15...fxg6?; 16.Dxg6+ Rf8; 17.Txe6 etc ... +- Ou si 15...a3! - la meilleure défense – avec A) 16.Cxh8 faible, qui donne l'avantage aux noirs B)16.Cf5 avec compensation (sans plus) C) 16.b3! le coup qui assure un avantage définitif aux blancs que ce soit avec comme réponse 16...fxg6? ou 16...Cd5 au mieux); 16.Cf5!+/- (double sacrifice positionnel de C coup sur coup, très rare ! NDLR) Ff8 (16...exf5; 17.Cxe7 Cxe7; 18.Fd6 Ce5□; 19.dxe5 0-0; 20.e6+/-) 17.Fd6 Tg8; 18.c4 Cb4; 19.Dh3! (si 19.Dg3 Df6!) fxg6; 20.Txe6+ Rf7; 21.hxg6+ Rxe6; 22.Te1+ +- Cxe5; 23.Fxe5 (et non 23.Txe5+? Rd7; si maintenant 23...Cd3+; 24.Rb1!) 1-0
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