Re: ¡Olé! ¡Viva Ruy López, nacido en España!

[JeanFrancoisE]

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« Les échecs.
Le seul d'entre tous les jeux
qui échappe
à la tyrannie du hasard »
Stefan Zweig

Nous en étions restés sur : … « partie « ouverte » ou partie « fermée » »

Reprenons :

La partie Espagnole « fermée »

 
OTB :
ANAND Wiswanathan vs ADAMS Michael – 1-0 – FIDE-Wch – San Luis - 2005

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JpC :

PALCIAUSKAS Vytas vs BERLINER Hans Jack – 1-0 – ICCF WCJTJubilee Champions email - 2001

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[NDLE source wiki :  l'Espagnole fermée est la ligne principale de la partie Espagnole.

Elle s'obtient après les coups 1. e4 e5 2. Cf3 Cc6 3. Fb5 a6 (la variante Morphy) 4. Fa4 Cf6 5. O-O Fe7 .

Elle peut conduire au gambit Marshall par l'ordre de coups 6. Te1 b5 7. Fb3 O-O (et non ...d6) 8. c3 d5.

La ligne principale se poursuit par les coups 6. Te1 b5 7. Fb3 d6 8. c3 O-O 9. h3 qui empêche 9...Fg4, gênant pour les Blancs.

Les principales variantes qui sont :

 

9...Cb8 : la variante BREYER Gyula Julius (1893-1921)    

Breyer avait beaucoup d’idées en avance sur son temps. Il recommanda cette étrange retraite dès 1911 ;

C95

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9… Fb7 : la variante ZAITSEV Igor Arkadïevitch  (1938-xxxx/84 ans)

Appelée également variante Flohr-Zaïtsev, elle reste populaire aujourd'hui, car le fou en fianchetto met de la pression sur le pion blanc e4 (NB. Une variante qui permet de refuser le gambit du Hongrois (naturalisé Américain) BENKÖ Pál C. porte aussi ce nom).

C92

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9...Cd7 : la variante KARPOV Anatoly Yevgenyevich (1951-xxxx/71 ans)

Aussi appelée variante Ragozine ou variante Tchigorine-Smyslov, est une sous-variante de l'Espagnole fermée. Anatoli la joua lors du Championnat du monde 1990 contre Kasparov avec le résultat : 1-0 = 0 - ½/½= 5 ; 0-1 = 3.

C92

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9...h6 : la variante SMYSLOV  Vassili Vassilievitch (1921-2010)

Pour les noirs, cette modeste avance du pion h empêche Cg5 (et donc la nulle de la variante Zaïtsev) ce qui permet la centralisation 10... Te8 au lieu de défendre après 8... O-O, le pion f7 attaqué par 7. Fb3. La variante 9... h6 donne une case de sortie au Roi Noir en h7 pour éviter le mat du couloir mais peut autoriser le sacrifice sur h6 du fou e3 aligné devant la Dame d2.
Pour les blancs la case f5 est la case privilégiée d’attaque du Roi Noir avec un Cavalier car si g6 chasse le Cavalier, le pion h6 n’est plus protégé : Cf5xh6+.

L’inconvénient de la variante Smyslov apparaît dans la faiblesse des pions blancs 12. Cf1 déléguant la défense du pion e4 temporairement uniquement à la tour e1 (avec des  piège à la clef).

C93

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9...Fe6 : la variante KHOLMOV Ratmir Dmitrievitch   (1925-2006)

Joueur russe de grand talent peu connu dont la ligne principale de sa variante, permet aux Noirs d’éviter le gambit Marshall

C92

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9...Ca5 : la variante CHIGORINE Mikhail Ivanovich (1850-1908)
Considéré comme l'un des pères fondateurs de l'école d'échecs soviétique  réputé pour son style tactique, agressif et imaginatif
C97 (à ne pas confondre avec la défense Chigorine du Gambit de la Dame).
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Il existe aussi une variante moins courante 9. d4 Fg4
C91[Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien]]

6. ... b5 a pour objectif le recul du Fou. D'où le mouvement qui suit 7. Fb3.

La partie espagnole fermée peut-être suivi des coups suivants : 7. ... d6 8.c3 0-0 9.h3. 7. ... d6 permet de libérer la diagonale c8-h3 pour le fou noir de la dame.

8. c3 a toujours pour objectif de libérer la case c2 pour un repli du Fou en cas de déplacement du Cavalier noir en c6 en a5. Le Petit Roque noir permet de mettre le roi noir en sécurité.

9. h3 empêche finalement le déplacement du Fou noir de la Dame sur la totalité de la diagonale. Les cases h3, g4 et f5 sont surveillées par les pions.

 

Une autre « aventure » de la partie espagnole fermée est le « Gambit Marshall » (parfois appelé « attaque Marshall »).

 

[NDLR source wiki : « Frank James Marshall (1877-1944) était le champion d’échecs américain de 1909 à 1936, et l’un des joueurs d’échecs les plus forts du monde au début du 20ème siècle. Marshall était surtout connu pour sa grande habileté tactique. L’un des aspects de cela était « l’escroquerie Marshall », où un tour de passe-passe transformait une partie perdue. Andrew Soltis écrit : « Ses prouesses pour sauver l’irrécupérable ont pris des proportions magiques ». Appréciée était son habileté de fin de partie. L’attaque Marshall est tellement respectée que de nombreux joueurs de haut niveau choisissent souvent de l’éviter avec des variantes « Anti-Marshall » telles que 8.a4 »]

 

Le gambit Marshall est particulièrement apprécié par les joueurs du camp Noirs au style agressif qui aiment avoir l'initiative.

Au lieu de 7. ...d6, les noirs peuvent directement jouer le roque. Le principal changement par rapport l'option précédente est le 8^ème coup 8. ... d5.

Le pion en d5 se met en danger par rapport au pion blanc en e4. La perte du pion détruit la protection au centre par les pions. On reviendrait presque à une partie espagnole ouverte !

 

En 1918, au Tournoi de New-York, Marshall face à Capablanca plaça son « attaque-gambit » … Mal lui en prit car il perdit en 36 coups !

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Pas refroidi par cette défaite, il rejoua sa marotte dans ce même Tournoi et, cette fois, gagna la partie après une longue lutte !

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La partie Espagnole « ouverte »

 
OTB :
TOPALOV Veselin vs MAMEDYAROV Shakhriar – 1-0 – Gashimov Memorial 5th – Shamkir - 2018
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JpC :
PALCIAUSKAS Vytas vs BERLINER Hans Jack – 1-0 – WCJT Champions email - 2001
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[NDLR source EE : « De nombreux schémas rampants de la partie Espagnole font parfois oublier que cette ouverture du pion roi est sensée appartenir aux jeux ouverts.

Ce n'est clairement pas le cas avec la variante ouverte.

Si cette ligne de défense offre un déploiement libre aux Noirs, l'exposition de leur Roi n'est pas sans risque »]

·       La partie ouverte se caractérise par les coups suivants : 1. e4 e5 2. Cf3 Cc6 3. Fb5 a6 4. Fa4 Cf6 5. 0-0 Cxe4. Les coups qui suivent sont en général : 6. Te1 b5. 7.Fb3. 6. Te1 empêche la prise du pion e5 par le cavalier sans risque.

C'est la raison pour laquelle le choix entre partie fermée et ouverte se fait au cinquième coup.

 

Avec 4. ... Cf6 5. O-O Cxe4, le déplacement du cavalier et la prise du pion e4 libère le centre de tous les pions (avant une montée éventuelle du pion en d3 ou d4), d'où le nom de partie ouverte.

La suite logique de la partie espagnole consiste en 6. d4 b5 7.Fb3 d5 8.dxe5 Fe6.

Il y a en effet une logique à cette suite :

6. d4 permet aux blancs de réoccuper le centre (on avait vu que 5. ... Cxe4 prive les blancs de pion au centre),

6. ... b5 empêche le retour du fou en a4 et oblige un recul de ce dernier, d'où le mouvement suivant 7. Fb3.

7. ... d5 remet la pression au centre pour les noirs. Les blancs ne peuvent plus jouer d5 avec leur pion.

8. dxe5 Fe6 fonctionnent sur le même principe.

 

Face à ces différents coups, les Blancs disposent de trois solutions :

·       Première solution 9. De2

Ce mouvement permet le coup suivant : 10. Td1. Et ainsi de mettre la pression sur les colonnes d (avec la tour) et e (avec la dame).

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·       Deuxième solution 9. c3

Ce coup est plus défensif. Il libère la case c2. Case sur laquelle le fou peut se replier si le cavalier noir se déplace en a5. Ce déplacement met directement le fou en danger. On voit que si les blancs ne jouent pas 9.c3 le fou serait totalement bloqué.

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·       Troisième solution 9. Cbd2 (mais pas la dernière, d'autres sont sans doute possibles, nous n’évoquons ici que des principales possibilités).

Ce coup permet de mettre la pression sur le cavalier e4.

Les deux cavaliers sont couverts :  le Cavalier blanc en d2 est couvert par le fou en c1 et le Cavalier noir en e4 est couvert par le pion en d5.

Le moindre mouvement d'un des deux cavaliers pour prendre l'autre donnera donc lieu à un combat sanglant !

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À suivre …

Amici sumus

[JeanFrancoisE]

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« Les échecs.
Le seul d'entre tous les jeux
qui échappe
à la tyrannie du hasard »
Stefan Zweig

Nous en étions restés sur : … « C63 - La défense Schliemann avec 3… f5 »

Reprenons :

·       C 64 - La Défense Cordel.  C'est probablement la défense la plus ancienne de la partie Espagnole (dans les premiers temps, le coup 3...Fc5 paraissait très naturel, car ce n'est que beaucoup plus tard que la maxime d'Emanuel Lasker : « Développez les Cavaliers avant les Fous » est rentrée dans la mentalité collective) ; il n'est donc pas étonnant qu'elle soit aussi appelée « défense classique ». Elle comprend toutes les lignes de jeu qui ne se poursuivent pas par « 4. 0-0 Cf6 », qui transpose dans la « défense classique berlinoise ».

OTB :
SHORT Nigel D. vs KAMSKY Gata - 1-0 – PCA-Wch Candidates sf1 - 1994
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JpC :
SANAKOEV Grigory vs OIM Tonu O. - 0-1- W-ch14 corr9499 - 1994
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·       C 64 - La Défense berlinoise. La défense dite Berlinoise permet aux Noirs de parvenir à la position du "mur de Berlin".

Ce positionnement extrêmement défensif est un bon moyen pour les Noirs d'obtenir le nul à la fin de la partie.

La partie Espagnole étant un bon moyen pour les Blancs de gagner la partie. Le nul est un assez bon résultat pour les Noirs.

 

[NDLR selon Wiki/Monde : la troisième partie du Championnat du monde d'échecs 2000 qui opposa Garry Kasparov et Vladimir Kramnik est restée célèbre car le choix de l'ouverture (défense berlinoise de la partie espagnole) a permis à Vladimir Kramnik d'annuler avec les Noirs contre Garry Kasparov, se frayant ainsi un chemin vers le titre mondial. Comme l'a dit Joël Lautier secondant de Kramnik, : « Il nous fallait annuler la préparation de Kasparov sur le répertoire de Vladimir avec les Noirs sur 1. e4 (défense russe, variante Svechnikov) et donc trouver une autre défense où les ordinateurs ne seraient pas utiles »

]

Après 5. ... Cd6 le Fou « b5 » est mis en danger par le cavalier en « d4 ». Le fou prend alors le cavalier en « c6 » et lui-même est pris par le pion en « d » (ce qui rappelle la variante d'échange). Le sacrifice du Fou est loin d'être inutile puisque si les Noirs ont plus de pions côté Dame, mais avec deux pions sur la colonne « c ».

Après 7. dxe5 les blancs ont un avantage de pion sur le côté Roi. Cela permet également de mettre en danger le cavalier « d6 ».

Le déplacement du cavalier 7. ... Cf5 a un double impact. Il protège le Cavalier mais libère la colonne « d ».

Après l'échange des deux Dames (8.Dxd8+ Rxd8), le positionnement du Roi empêche le roque noir, mais permet à ceux-ci un important contrôle au centre de l'échiquier avec une excellente défense.

L’avancée du pion blanc en « e5 » peut mettre les Blanc en danger.

Il reste toutefois un danger important qui subsiste et dont les Noirs doivent se méfier : la colonne « d » est totalement vide… Ce problème peut toutefois être réglé soit avec « Fd7 » ou plus simplement « Re8 ». Ce dernier déplacement est en général préféré, il ne remet pas en question la protection du centre du jeu.

. Citation : « Aujourd’hui si tu joues la défense Berlinoise pour gagner avec les Noirs, cela dit tout ! Le joueur est obligé de suivre le diktat de « la petite machine » pour éviter le pire car opter pour des parties déséquilibrées, des positions asymétriques, des complications spectaculaires, essentiellement tactiques avec des sacrifices, c’est d’abord une menace pour soi-même »
Florin Gheorghiu (GMI Roumain)
 
OTB :
MAGEM BADALS Jordi vs TIMMAN Jan H. – 0-1 – Pamplona - 1999
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JpC :
ROZEK Holger vs HALLER Andreas – 0-1 – [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] - 1999
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·       C92 - Variantes Morphy (3. ... a6) permet d'exercer une pression sur le fou en b5.
La variante d'échange 4.FxCc6, double les pions sur la colonne « c ».
Cette variante fait l’objet d’un fil particulier sur ce Forum : « [Vous devez être inscrit et connecté pour voir ce lien] »
 

[NDLR compilation : de loin, le troisième mouvement noir le plus couramment joué est la défense Morphy, 3...a6, qui « pose la question » au Fou blanc. Le point principal de 3...a6 est qu’après la retraite commune 4.Ba4, Les Noirs auront la possibilité de jouer « b5 ». Les Blancs doivent prendre soin de ne pas tomber dans le piège de l’« Arche de Noé », dans lequel les Noirs s’en prennent au Fou-Roi des Blancs sur la case « b3 » avec ... a6, ... b5 et ... c4. Ercole del Rio Domenico (1723 ou 1726-1802), dans son traité de 1750 

« Sopra il giuoco degli Scacchi, Osservazioni pratiche dell’anonimo Modenese »

 

(« Sur le jeu d’échecs, observations pratiques d’un Modène anonyme »)

… fut le premier auteur à mentionner 3...a6.

Cependant, le mouvement est devenu populaire après avoir été joué par Paul Morphy, dont il porte le nom.

Steinitz ne l’approuva pas ; en 1889, il écrivait : « En principe, cela devrait être désavantageux car cela conduit le Fou là où il veut aller ». L’opinion de Steinitz n’a cependant pas prévalu ; aujourd’hui, 3...a6 est joué dans plus de 75% de tous les matchs de l’Espagnole.

Après 3...a6, la ligne la plus jouée est la défense fermée : 4.Ba4 Nf6 5.0-0 Be7. Les solutions de rechange à la défense fermée sont les suivantes : 4.Bxc6 (Variation d’échange) ; 4.Ba4 ; 4...b5 5.Bb3 Na5 (variante norvégienne) ; 4...b5 5.Bb3 Bc5 (Défense de Graz) ; 4...Bc5 (Défense classique différée) ; 4...d6 (Steinitz Défense différée) ; 4...f5 (Schliemann Défense différée) ; 4...Nf6 5.0-0 b5 6.Bb3 Bb7 (Défense d’Arkhangelsk) ; 4...Nf6 5.0-0 b5 6.Bb3 Bc5 (Défense Moderne de l’Archange) ; 4...Nf6 5.0-0 Bc5 (Défense Møller) ; 4...Nf6 5.0-0 d6 (Défense russe) ; 4...Nf6 5.0-0 Nxe4 (Défense ouverte)]

OTB :
LEKO Peter vs ARONIAN Levon – 0-1 – Morelia/Linares 23rd - 2006
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JpC :
ARIAS DUVAL Gonzalo vs JIMENEZ Joaquin Rodrigo – 1-0 – Arg l15 corr - 2001
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Pour empêcher le sacrifice du fou on peut le faire reculer en a4. Cela permet de maintenir la pression sur le cavalier c6. C'est en général le déplacement qui est préféré. C'est avec celui-ci que la partie espagnole commence réellement.

 

Deux solutions s'offrent principalement aux joueurs : partie « ouverte » ou partie « fermée » ?

Le choix se fait au cinquième coup …

 

À suivre …

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[JeanFrancoisE]

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« Les échecs.
Le seul d'entre tous les jeux
qui échappe
à la tyrannie du hasard »
Stefan Zweig

Nous en étions restés sur : … «

Aperçus théoriques

La « Partie Espagnole / Ruy López » (ECO C00 à C99) est la pierre angulaire du jeu classique aux échecs.

Il y a probablement plus de variations pour ce début que toutes autres ouvertures.

[NDLR ECO C60 = 13 variantes ; ECO C70 = 12 variantes ; ECO C80 = 11 variantes et ECO C90 = 13 variantes ; soit au total 59 variantes !]

Certaines lignes peuvent être analysées jusqu'au 30ème coup !

 

[NDLR (sources diverses compilées) : l’utilisation populaire de l’ouverture Ruy Lopez ne s’est toutefois pas développée avant le milieu du 19ème siècle, lorsque le théoricien russe Carl Jaenisch (1813-1872/DCD à 59 ans) a « redécouvert » son potentiel.

En raison de la difficulté pour les Noirs à atteindre l’égalité, un surnom commun pour l’ouverture est « la torture espagnole » !

Traditionnellement, l’objectif des Blancs est de gâcher la vie de l’adversaire en gâchant celle de la structure des pions Noirs !]

 

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Avec l’utilisation courante de l’ouverture des pions roi (1.e4 e5), le Ruy Lopez est l’une des ouvertures parmi les plus jouées que tout pratiquant du jeu d’échecs rencontrera. Il est presque impératif que les joueurs étudient certaines des défenses les plus populaires contre l’Espagnole/Ruy López et comprennent certains des concepts clés de cette ouverture.

De tout temps l'Espagnole, depuis sa naissance, a mis à la torture le camp des pièces noires !

Ouverture de prédilection des champions, elle a figuré régulièrement dans les parties mémorables des joueurs légendaires dans les matchs éprouvants pour le titre mondial.

L'Espagnole est une manière de commencer une partie d'échecs à la fois solide et hardie qui convient à tous les styles de jeu. Les Blancs ont, non seulement la capacité de lancer soudainement une attaque à l'aile roi mais peuvent aussi opter pour une pression positionnelle durable sur des cases clef, des colonnes ou des diagonales.

Pour survivre à l'Espagnole, les Noirs doivent se défendre avec précision et s'efforcer de trouver du contre jeu.

L'ouverture de la partie espagnole se caractérise donc par la suite de coups : 1. e4 e5 2. Cf3 Cc6 3. Fb5.

La sortie du cavalier en Cf3 met la pression sur e5. Cc6 permet la protection de ce dernier. La sortie du fou est elle-même une réaction au cavalier c6.

Cette ouverture permet également, en théorie, aux Blancs de roquer (0-0) dès le 4^ème coup …

 

Face à cette ouverture, diverses possibilités s'offrent aux Noirs :

 

. L'occupation de « e7 » par le Fou, la Dame ou le Cavalier est possible. Cette occupation permet le renforcement du centre et privilégie la défensive. Toutefois cela empêche également le développement du jeu Noir.

. Une autre possibilité consiste à sortir la Dame très rapidement en f6. Mais c'est très risqué, car elle est ainsi très exposée.
Ces possibilités ne se pratiquent plus.
Aussi, passons aux possibilités, qui sont intéressantes en matière d'ouverture !
 
[NDLR les systèmes :
I. 3. … a6
. Défense Morphy avec 10 ouvertues/variantes en alternative s à la défense fermée ;
. Défense fermée 5. … Fe7 avec 8 ouvertures/variantes en alternative à la ligne principale ;
. Ligne principale avec 5. … Fe7 6.Te1 b5 7.Fb3 d6 8.c3 0-0
II. Autres défenses Noires sur 3. … a6
. 8 alternatives]
 

Exemples choisis

·       C20 - La défense Alapine avec 3. ... Fb4. L'échiquier devient quasiment symétrique. Les noirs retournent presque la partie espagnole. Toutefois ce fou ainsi placé ne gêne pas vraiment le développement du jeu blanc.

OTB :
JANSA Vlastimil vs HECTOR Jonny - 0-1 - Kerteminde 1991
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JpC :
BETINS Karlis Karlovich vs LEBEDEV Sergey - 1-0 - Nov Vremya 5th corr 1900
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·       C60 - La défense Smyslov, avec 3. ... g6. Ce fianchetto permet d'ouvrir la diagonale a1-h8 au fou du roi.
 
OTB :
ANAND Viswanathan vs NAKAMURA Hikaru - 0-1 - Moscow Tal Memorial 8th - 2013
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JpC :
CHEHIRE Horace Fabian vs FRAZER R.B. - 0-1 – GBR corr - 1890
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Si ces différentes défenses sont intéressantes à connaître techniquement, elles sont en général peu usitées.

·       C63 - La défense Schliemann avec 3… f5. Est, à ce niveau-là, est plus intéressante : elle ouvre beaucoup plus de possibilités dans le jeu. L'avancée du pion 3. ... f5 permet l'ouverture de la colonne « f ». Ce positionnement n'est pas sans rappeler le « Gambit du Roi », mais inversé. 4. exf5 ferait de la colonne « f » une colonne entièrement occupée par des pièces blanches !

 
OTB :
PRIE Éric vs PREISSMANN Emmanuel - 0-1 - FRA-Ch 55th - 1980
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JpC :
MORAIS Gustavo Joao vs BEAUMONT David - 0-1 – Pereira mem-B email - 2000
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À suivre ...

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[JeanFrancoisE]

« Les échecs.
Le seul d'entre tous les jeux
qui échappe
à la tyrannie du hasard »
Stefan Zweig
Nous en étions restés sur : … « A la suite de quoi il rejoindra Cour en tant que « Confesseur et Conseiller royal » …

--oOo--

En 1575, Philippe II invite à un tournoi à sa cour à El Escorial, les meilleurs joueurs d'échecs espagnols, Ruy López et Alfonso Cerón, de Grenade, et les deux meilleurs joueurs d'échecs italiens de l'époque, Leonardo da Cutri, que Ruy avait déjà battu deux fois, et Paolo Boï surnommé « le Siracusain ».

 

 

Partie d'échecs entre Ruy López de Segura et Léonardo Da Cutri expliquée au Roi à la cour d'Espagne en 1575

(Tableau de Luigi Mussini - 1886)

 

Cet événement est considéré par les historiens comme le premier tournoi international des maîtres et le premier à être documenté.

 

Le tournoi est remporté par l’Italien Leonardo da Cutri ; il reçoit comme prix mille ducats, un manteau d'hermine et sa ville natale est exemptée de tribut (impôts royaux) pendant vingt ans ! Philippe II a envoyé ses félicitations à l'infant don Juan d'Autriche dans une lettre datée du 22 août 1575.

 

[NDLR don Juan d'Autriche, prince espagnol de la famille des Habsbourg, vainqueur de la bataille marine de Lépante, en route pour le poste de gouverneur aux Pays-Bas (1576), poste extrêmement difficile où le duc d’Albe et Luís de Zúñiga y Requesens ont échoué, incapables de mettre fin à la rébellion protestante.

Don Juan meurt du typhus ([size=14]maladie infectieuse bactérienne devenue rare de nos jours), contracté au cours d’une campagne militaire, le 1er octobre 1578, sur les hauteurs de Bouge][/size]

 

Le Tournoi de 1575, un tournant majeur : car - international avant la date – il marque la fin de la domination espagnole sur le jeu d'échecs et le début de la domination italienne …

 
 

Fin des aventures et fin de vie

 

En 1570, il demande à se rendre à Lima, où son frère Alonso s'est installé. Il s’y rendra quelques années plus tard et mourra à une date inconnue.

Ruy est probablement mort au Pérou avant 1590.

La trace du séjour de Ruy López au Pérou est fournie près de trois siècles plus tard par Ricardo Palma (1833-1920) dans son livre « Traditions péruviennes », dans la section intitulée « Atahualpa » (Atawallpa — en quechua, le mot vient d’Ataw-wallpa, ce qui signifie « l’oiseau de la fortune », nom du dernier empereur de l'Empire Inca indépendant.

Après avoir justifié l’affection des Espagnols pour l’influence islamique dans leur culture, il dit : « Bientôt, les échecs cessèrent d’être le jeu préféré et exclusif des hommes de guerre, parce qu’ils se répandirent parmi les gens de l’Église : abbés, évêques, chanoines et frères de cloches ».

 

Les études sur l'ouverture espagnole, qui porte également le nom de Ruy, ont été fondamentales pour le progrès du jeu. Le traité d'échecs du Zafrano a fait l'objet de nombreuses attentions et a été considéré comme la base fondamentale de la théorie des échecs.

Cette ouverture est toujours valable aujourd'hui et a été analysée et testée dans la pratique moderne des échecs par les plus grands maîtres. Elle apparaît dans son traité comme l'ouverture IX.

 

[NDLR : à l’époque du « Siècle d'or Espagnol » (I Siglo de Oro) qui est la période de rayonnement culturel de la monarchie catholique espagnole en Europe du xvi^e au xvii^e siècle (1492-1681). Elle est caractérisée par une grande vitalité littéraire et artistique ainsi que dans les pays hispanophones d'Amérique latine]

 

Outre sa Foi qui le conduira à la Prêtrise, Rodrigo était captivé par le jeu d’échecs comme tous les esprits curieux et les érudits de son époque dans les milieux nobles et ecclésiastiques.

 

[NDLR : pour la première fois depuis 400 ans entièrement traduit et adapté en Français, en notation algébrique agrémenté d’un nombre considérable de diagrammes (plus de 750 échiquiers graphiques !) qui permettent une lecture aisée même sans échiquier à portée de main. L’œuvre majeure de Ruy López nous parvient sous la forme d’un traité composé de 4 livres (chacun composés de sa propre liste de chapitres)

qui vont d’une reprise des origines (avec des références au « Ludus latrunculorum  latrunculi, ou simplement latrones » des romains (jeu de société de stratégie à deux joueurs joué dans tout l’Empire  ainsi qu’au philosophe Perse Xerxès) et la justification de la forme des pièces par Jacques de Cessoles, augmenté d’une longue liste de règles et de conseils de jeux. Livre I : à un exposé d’ouvertures et de techniques de jeu propres à Ruy - Livres II : une reprise avec critiques - Livre III : enrichissements de l’œuvre de Damiano - Livre IV : un exposé de ce qu’il faut jouer dans les “parties à avantage”]

 

En sa qualité de Prêtre consacré, Ruy López fut amené à se rendre en Italie afin d’assister aux élections des papes Pie IV (en 1559) et Grégoire XIII (en 1572).

 

Lors de ses voyages en Italie, notamment à Rome, Ruy López bat tous les meilleurs joueurs italiens, dont

Giovanni Leonardo da Cutri

(1542-1597)

 

Ou « Giovanni Leonardo di Bona » surnommé « Il Puttino » (Le Petit)

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Exemple d’une faible partie expéditive :

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Ces voyages seront les derniers exemples de la domination Espagnole sur le jeu d'Échecs ...

 

En 1575, Le roi Philippe II (1527-1598/DCD à 71 ans) organise à Madrid un premier tournoi d'échecs regroupant deux joueurs espagnols : les prêtres Ruy López et Alfonso Cerón et deux joueurs italiens : Leonardo da Cutri et Paolo Boï.

 

 

Les deux Italiens terminent aux deux premières places, battant notamment Ruy Lopez, prétendant au titre.

 

[NDLR en ce qui concerne Paolo Boï :

« Paolo Boï, le grand joueur du XVIe siècle, poète, soldat et marin, la personnalité la plus curieuse et attachante, d'une vie mouvementée. Célibataire aux mœurs irréprochables, habillé avec élégance, comme un jeune homme, avec une belle figure aux cheveux entièrement blancs, d'une taille élevée, bien prise et bien proportionnée, capricieux et fantasque, magnifique et libéral, éloquent et affable, cet homme par sa douceur et son énigmatique caractère, était doué de capacités diverses.

La rumeur populaire prétend que, dans sa vie errante, il a joué une fois aux échecs avec le diable …

La rumeur donna suite à une légende pittoresque que voici :

« Devant la porte de l'église de Santa Maria de la petite ville de Civita, en Calabre (région d'Italie qui fait partie de la macro-région du Mezzogiorno dans le sud de l'Italie tout en bas de la « botte »), par un beau matin ensoleillé de l'année 1570, Paolo Boï, qui était religieux et observait tous les rites, rencontra une jeune fille d'une beauté éblouissante, très brune et forte

 

 … ses yeux pénétrants et énigmatiques brillaient d'une flamme fiévreuse.

Paolo Boï, à son grand étonnement, apprit que la jeune fille jouait aux échecs. Son étonnement fut encore plus grand, quand dans une partie engagée, il vit que sa partenaire était d'une force peu banale, jouant des coups extraordinaires. La lutte devenait de plus en plus acharnée. Au bout de quelque temps, le Syracusain, se croyant déjà vainqueur, voulut déclarer mat en deux coups à son adversaire.

Mais, à ce moment, à sa grande stupéfaction, il vit sa « Dame blanche » transformée en « Dame noire » et la belle brune lui dit en riant :

- Non, Paolo, tu ne gagneras pas, car, maintenant, j'ai une dame, et toi, tu n'en as plus …

 

Avant transformation. Blancs gagnent après 1. Cxe6

(Quatre variantes. Lecteurs du Forum à vous de jouer !).

- O, Santa Maria ! murmura Paolo effrayé.

Et en prononçant ces paroles, il remarqua que, malgré cette transformation, il pouvait encore gagner la partie en deux coups !

 

Après transformation. Blancs gagnent encore après 1. Cb5 !

(Cinq variantes. Lecteurs du Forum à vous de jouer !).

La jeune fille le comprit, fronça ses sourcils, sortit de la pièce sans dire un mot et disparut.

Paolo Boï vit bien qu'il avait joué avec le Diable ... !]

 

--oOo--

 

Toutefois, bien que Ruy ait donné son nom à cette ouverture, celle-ci était déjà connue avant lui grâce au « Manuscrit de Göttingen » ; ouvrage manuscrit sur parchemin (peau d'animal, généralement de mouton, parfois de chèvre ou de veau, qui est apprêtée spécialement pour servir de support à l'écriture) de trente-trois pages, écrit en latin.

Sa date d'écriture est inconnue. On la situe aux alentours de 1490 …

Ces parchemins sont conservés à l'Université de Göttingen

 

située dans le Land de Basse-Saxe au nord-ouest de l’Allemagne.

   

Le « Manuscrit de Göttingen »

 

est le plus ancien ouvrage connu sur le jeu d’échecs.

Les 33 rouleaux, traitent de dix ouvertures et de trente problèmes, un pour chaque page, avec un diagramme et sa solution. La paternité et la date exacte du manuscrit sont inconnues.

[NDLR au sujet du « parchemin » : d'après Pline l'Ancien, le roi de Pergame aurait introduit son emploi au ii^e siècle av. J.-C. à la suite d'une interdiction des exportations de papyrus décrétée par les Égyptiens, qui craignaient que la bibliothèque de Pergame surpassât celle d'Alexandrie. Ainsi, si des peaux préparées avaient déjà été utilisées pendant un ou deux millénaires, le « parchemin » proprement dit (mot dérivé de pergamena, « peau de Pergame ») a été perfectionné vers le ii^e siècle av. J.-C. à la bibliothèque de Pergame en Asie Mineure]

À suivre …

Amici sumus

[JeanFrancoisE]

« Les échecs. Le seul d'entre tous les jeux qui échappe à la tyrannie du hasard »

Stefan Zweig

 

Jeu de stratégie combinatoire abstrait de réflexion pure, fini, sans cycle et à information complète

 

[NDLR on appelle jeu de stratégie combinatoire abstrait ou jeu combinatoire à information parfaite, selon la définition donnée par la théorie des jeux combinatoires, un jeu, généralement un jeu de société :

Opposant généralement deux joueurs ou deux équipes (ou bien un joueur humain seul contre un ordinateur « intelligent ») ;

1. Dans lequel les joueurs ou équipes jouent à tour de rôle ;

2. Dont tous les éléments sont connus (jeu à information complète) ;

3. Où le hasard n'intervient pas pendant le déroulement du jeu.

Lorsque plus de deux joueurs ou équipes participent, un aspect diplomatique ou relationnel empêche le classement du jeu comme purement combinatoire.

Le vocable « abstrait » est ici à prendre comme synonyme de « théorique ». Un jeu de stratégie combinatoire abstrait peut comporter un thème ou un décor lorsque l'auteur ou l'éditeur l'a souhaité. C'est par exemple le cas du jeu d'échecs]

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Une référence complète …

--oOo--

Son grand âge pouvait la destiner au fil des « Mamies et vieilles dentelles » de ce Forum ! Mais s’agissant d’une (très) grosse tranche de la théorie échiquéenne, il fallait donc la resituer dans son contexte tout en sachant qu’il n’existe pas de réfutation de l’ouverture de la « Ruy López », dite « Partie Espagnole » ! …

Aperçu historique

¡Olé! ¡Viva Ruy López, nacido en España!

Olé ! Longue vie à Ruy López, né en Espagne !

 

Par un beau matin de mai 1545, un jeune garçon vêtu de brun avec des bas jaunes, ce qui indiquait son état de petit clerc, traversa d’un pas pressé la grand-place de Zafra (ville d'Espagne située au Sud-Ouest dans la province de Badajoz, en Estrémadure près de la frontière portugaise, sur la rive gauche du fleuve Guadiana), pour se rendre à la paroisse de « Nuestra Señora de la Candelaria » (« Notre-Dame de Candelaria ») où allait se poursuivre sa destinée hors du commun …

 

Il s’agissait de Rodrigo (Ruy) López de Segura (1530-vers 1580)

 

 

… il était issu du mariage de María et Hernán López de Segura. Ses parents étaient des marchands aisés, avec une maison

et des armoiries

 

sur la « Plaza Grande » de la ville de Zafra  ou Çafra, capitale de la région de Zafra-Río Bodión ).

 

Il était le plus jeune des 6 enfants du couple : 4 garçons (Alonzo, Francisco, Juan et Ruy) et 2 filles (Ana et Maria).

 
[NDLR d’après les actes de naissances de la Paroisse de Zafra, ouverts en 1534, il semblerait qu’Alonzo et Ruy étaient des enfants « recueillis » par le couple Segura … ce qui était courant à l’époque]
 

Dès son plus jeune âge, Ruy se montra un fervent amateur des échecs.

 

[NDLR Sebastián de Covarrubias y Orozco (1539 - de 1613) lexicographe, cryptographe, aumônier du roi Philippe II, chanoine de la cathédrale de Cuenca et écrivain espagnol. Il est resté célèbre pour son livre « Tesoro de la lengua castellana o Española » (« Trésor de la langue castillane ou espagnole »), édité en 1611.

Il y évoque notre héro : « Il y avait en Estrémadure, un garçon qui étant très jeune, était un si grand joueur d’échecs, que tout le monde le connaissait et le nom de l’enfant de Zafra est resté ».

Covarrubias l’appelle un « garçon », c’est-à-dire un jeune homme entre sept et quatorze ans, mais on suppose qu’il avait environ dix ans, ce qui semble plus approprié]

 

Il deviendra « prêtre catholique », et laissera le souvenir d’un humaniste, grammairien distingué, plus connu comme « joueur/théoricien espagnol du jeu d’échecs » très en vogue à l’époque.

De nombreux Européens le considèrent comme le plus ancien « Champion du Monde en Europe » et « Créateur de la Théorie des Échecs » (le suivant sera Leonardo da Cutri, en 1575).

 

Rodrigo (Ruy) López de Segura né en 1530 à Zafra Badajoz, mourra à Lima, Pérou, vers 1580 (soit environ à l’âge de 50 ans).

--oOo--

 
L'un de ceux qui influença la plus Ruy était Pedro Damião (1480-1544/DCD à 64 ans) apothicaire/pharmacien et joueur d'échecs portugais, qui avait publié en 1512 : « Livre pour apprendre à jouer aux Échecs ».
 
[NDLR : c'est le plus ancien livre qui affirme de manière définitive que « la case à droite de la rangée la plus proche de chaque joueur doit être blanche »]

 

« Libro da Imparare Giocare A Scachi » de Pedro Damião

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… Ruy étudia très attentivement ce traité qui ne lui plut pas ! Il décida alors d’écrire le sien propre … ↓
 

Après avoir été consacré Prêtre de la paroisse de Candelaria à Zafra, Ruy vint à Rome en 1560 pour des affaires ecclésiastiques et là, il rencontra et battit les meilleurs joueurs d'échecs Italiens !

 

Il est important de noter que l'Italie était à cette époque le centre d'échecs le plus important en Europe, en particulier Rome.

 

↑ Son traité « Libro de la invención liberal y arte del juego del ajedrez », publié à Alcalá de Henares en 1561, fut l'un des premiers livres d'échecs publiés en Europe

 

 

« Livre de l'invention libérale et de l'art du jeu d'échecs »

 

Ce “Livre des échecs” a ouvert la porte aux échecs modernes et a utilisé la méthode d’analyse d’ouverture qui a perduré jusqu’à nos jour.

 

[NDLR (sources diverses, extraits) le livre de « l’invention libérale » est divisé en 4 parties pour un total de 95 chapitre/ouvertures (!) :

Première partie : divisée en 27 chapitres/qualité du jeu/invention du jeu/l’échiquier et les pièces/position et mouvement des pièces/l’échec et mat/nomenclature/règles et lois du jeu/modes de commande des jeux reprise dans le 3 chapitres suivants.

Deuxième partie : divisée en 29 chapitres/nouvelles ouvertures sur e4 et d4/le pion-roi/le roi/gambit de la dame.

Troisième partie : divisée en 24 chapitres/ouvertures du répertoire/roi, dame, divers.

Quatrième partie : divisée en 15 chapitres/ouvertures qui donnent l’avantage]

 

Ruy le présente comme : « très utile et profitable pour ceux qui veulent réapprendre à y jouer, ainsi que pour ceux qui savent déjà y jouer ».

 

Émule de Damiano, Ruy Lopez y a répandu des nouveautés dans le déplacement des pièces comme, par exemple, « la prise à la passe ou prise en passant », qu’il utilisait fréquemment dans ses parties.

 

Il est également intéressant de noter qu'il a pratiqué avec succès les échecs les yeux bandés (« jeu à l’aveugle ») qui reste une étonnante performance

 

Voyez-vous qui est-ce ?!

 

Le GMI Ouzbeckh naturalisé Américain Timour Gareïev a établi un nouveau record du monde pour ce format de jeu les 3 et 4 décembre 2016, en disputant 48 parties à la fois en 20 heures ! Il en remporta 35, fit 7 nulles et essuya 6 défaites !

 

[NDLR à noter que le GMI Ehsan Ghaem Maghami, le nonuple champion iranien, a disputé en visuel le nombre étourdissant de 604 parties simultanées afin de décrocher le record du monde. Il en a gagné 580, a fait seize nulles et a perdu huit parties lors de l’événement, qui eut lieu dans le stade sportif de l’Université « Shahid Beheshti » à Téhéran les 8 et 9 février 2011.

10 tables ont été ajoutées, qu'il remporta toutes mais qui ne sont pas prises en compte dans le record …

Le tout au cours de 25 heures de jeu pour une distance totale parcourue de 55 kilomètres !]

 

 

--oOo--

 

[NDLR à noter qu’en tant que « grammairien », l’érudit Ruy a publié concomitamment, le traité « Grammaticae institutiones » (Lisbonne, Juan Álvarez, 1563)]

--oOo--

 

En 1573, Ruy réitère son exploit en battant les meilleurs joueurs d'échecs Italiens sous le pontificat du pape Grégoire XIII.

Le roi Philippe II (1527-1598) le couvre Ruy d'honneurs pour sa renommée aux échecs. A la suite de quoi il rejoindra Cour en tant que « confesseur et conseiller royal ».

 

À suivre …

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